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L’échange d’appartement, une solution viable ?

« Je vis seul dans un cinq pièces de 90 m2. Et alors ? » titrait samedi dernier la Tribune de Genève, revenant sur la question de sous-occupation des logements dans le canton de Genève. Selon les statistiques de l’OCSTAT, aujourd’hui, la majorité des biens de 4 et 5 pièces seraient occupés par des gens seuls ou en couple, souvent des personnes âgées, reléguant les familles nombreuses à une spirale infernale lorsqu’il s’agit de trouver un lieu de vie adapté à un ménage de 4 personnes ou plus. En période de pénurie, la question se pose alors, légitimement, sur la façon de mieux coordonner la densité d’occupation des grands appartements genevois.

En réponse à la problématique, la solution promouvant l’échange d’appartements entre locataires a été plusieurs fois soulevée au cours du débat. L’idée : proposer des logements plus petits aux personnes seules ou en couple afin de permettre aux familles d’accéder aux biens plus importants. Mais les démarches, aussi pertinentes soient-elles, ont toutes été rapidement avortées. En cause ? Le casse-tête chinois qu’induiraient les échanges d’appartements entre locataires de différents propriétaires.

Premièrement, pour maximiser les chances, il faudrait que cela se fasse dans un même immeuble, voire dans un même quartier. Il est peu probable qu’un locataire se situant à la Servette, soit d’accord de déménager à Onex. Ensuite, parce qu’il conviendrait de recenser des locataires disposés à faire ces permutations. Car, et c’est là que le bât blesse, changer d’appartement, c’est aussi accepter de voir son loyer s’adapter aux prix du marché. Et, qui changerait pour plus petit, tout en payant un loyer plus élevé ?

D’autre part, si la majorité de ces personnes seules ou en couple sont des personnes âgées, il faut garder à l’esprit qu’il n’est pas toujours aisé de convaincre ces populations de quitter un lieu empli de souvenirs auquel elles sont fidèlement attachées.

Dans tous les cas, l’impulsion doit venir du locataire. À notre sens, une telle démarche ne serait efficiente qu’en cas de propriétaire unique disposant d’un parc immobilier suffisamment grand pour proposer des logements dans le même quartier. Cela dit, les modèles d’organisation du travail étant en pleine mutation, les pièces supplémentaires, notamment pour le télétravail, et donc les grands appartements, seront certainement de plus en plus recherchés. Cette impulsion pèsera peut-être dans la balance pour les futures discussions sur le sujet. Affaire à suivre…